Que permet de percevoir la prothèse Argus II?

« Les patients sont stimulés par des flashs de lumière quand ils perçoivent quelque chose de lumineux et quand la caméra capte quelque chose qui est plus sombre, ils reçoivent moins de flashs, il peuvent distinguer des formes en noir et blanc comme une personne dans l’encadrement d’une porte ou si quelqu’un est assis à côté d’eux mais sans pouvoir reconnaître le visage.” explique le Dr. Paul Hahn, professeur assistant en ophtalmologie au Duke University Eye Center.

Si l’Argus II est une solution possible à la cécité engendrée par certaines maladies, elle ne permet pourtant pas de voir « comme avant ». En effet, elle ne permet pas la perception des couleurs ni celle des reliefs. Les mouvements et les formes sont, quant à eux, seulement interprétés par le patient grâce à une rééducation qui va lui « réapprendre à voir ».

A chaque électrode implantée sur la rétine correspond un « pixel » blanc ou noir. Les patients perçoivent donc des flashs lumineux correspondants à la luminosité de l’objet qu’ils observent. Plus l’objet est lumineux ou plus il est éclairé,  alors plus les flashs de lumière sont « blancs » et intenses. A l’inverse, si un objet est mal éclairé ou s’il est foncé tout simplement, alors les flashs lumineux sont moins intenses. Malheureusement, cette technologie ne permet pas la perception des couleurs, par conséquent, les flashs lumineux peuvent seulement être plus ou moins intensément blancs ou absents (ce qui correspond à la vision d’un pixel noir) sans nuances de gris possibles.

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Avec beaucoup de patience et à l’aide d’une rééducation après l’implantation de la prothèse, les patients apprennent à interpréter les flashs lumineux. Cet apprentissage repose sur le même principe que celui d’un enfant apprenant à lire même s’il revêt d’un caractère bien plus complexe. La nécessité de balayer son environnement du regard pour avoir une idée de ce qui s’y trouve peut paraître handicapante, pourtant une grande partie de l’efficacité de la prothèse en dépend.

La perception que les patients ont des formes et des lumières n’est pas une chose que nous pouvons nous représenter facilement car c’est un tout autre type de vision que celui auquel nous sommes habitués. De plus, la perception de soixante « pixels » peut nous sembler dérisoire, pourtant il ne faut pas oublier que ce qui rend cette perception efficace est la rééducation qui apprend au patient à interpréter chaque combinaison de flashs lumineux. Sans compter que pour une personne ayant perdu la vue, rien que le fait de revoir la lumière à nouveau est extraordinaire.Image2

 

Le dispositif permet des actions simples comme suivre une ligne blanche sur le sol, traverser une rue en percevant les lignes zébrées, repérer un arrêt de bus… En effet, l’avantage de cette prothèse pour la majorité des patients est qu’ils sont capables de mieux se repérer dans l’espace et donc d’être plus autonomes grâce à elle « I no longer bump into things. » (je ne me cogne plus dans des choses).

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